Journée UTRPP/PLEIADE – Formes langagières et déplacements du sens :  duplicités, pluralités, altérités

Les laboratoires Pléiade et UTRPP de l’Université Sorbonne Paris Nord organisent le 26 et 27 juin 2025 au Campus Condorcet une journée d’étude interdisciplinaire destinée aux doctorants/doctorantes et jeunes chercheurs/chercheuses en sciences du langage, littérature, psychologie et psychanalyse.

La forme est « l’ostensoir du sens » (Schlanger 1995 : 39). L’idée de la dualité du signe linguistique conçu comme association indissoluble entre forme et sens, due à Ferdinand de Saussure (1916), a profondément marqué le développement des sciences humaines du siècle dernier. Les sciences du langage contemporaines ont mis en évidence la multiplicité et la subtilité des manifestations du sens. C’est toute la pensée qui s’articule aux formes langagières, les mots voyageant d’un domaine à l’autre, se chargeant de différentes valeurs de contexte en contexte, continuellement renégociées au sein de communautés de locuteurs et servant d’appui à toute entreprise de conceptualisation, soit-elle scientifique, artistique, ou tout simplement quotidienne. Les formes étant en nombre limité contrairement à l’ensemble possible de l’univers signifiant, elles servent de support et de modèle, grâce à leur plasticité extrême, à une infinité de sens exprimables et imaginables.

Si les linguistes cherchent en premier lieu à répondre à la question de la nature du sens linguistique dans ses aspects substantiel et formel, ainsi que de la nature et du caractère plus ou moins systématique de la dynamique des déplacements du sens en considérant la multiplicité de facteurs contextuels en jeu, les études littéraires s’intéressent aux créations individuelles, à la façon dont les auteurs mobilisent, plient et dépassent les conventions linguistiques afin de donner corps à leurs univers subjectifs, souvent au travers de réseaux signifiants complexes qui nécessitent une prise en charge textuelle, intertextuelle et contextuelle au sens large.

Ces deux champs, linguistique et littérature, influenceront également la psychanalyse, qui, depuis son début, s’est nouée avec les mots et a dialogué avec d’autres champs au-delà de la médecine, trouvant dans le langage un essor théorique et clinique. Cela se fera, cependant, avec une différence par rapport à la linguistique : on passera de l’universalité à subjectivité. Aussi, avec la clinique, les mythes et les écrits littéraires ont intéressé Freud et ensuite Lacan (Sophocle, Shakespeare, Joyce, Duras…). Pourtant, l’univers des mots était déjà présent à la naissance de la psychanalyse avec la clinique des femmes hystériques et leur demande de parole. Leurs symptômes et mots participeront à la conception de la notion d’inconscient et de refoulement, ce qui donnera un caractère scientifique à la psychanalyse au-delà du savoir médical-biologiste, en allant vers le symbolique. Ce dernier démontre que les mots font aussi corps et, dans ses limites avec un réel, ex-sistence. Ce sujet divisé par le langage, est aussi celui divisé par l’Autre. C’est par cette instauration du manque qu’il se trouve désirant, métonymiquement, comme l’a écrit Lacan (1966). Ainsi, une analyse permet à un sujet non pas de cibler un sens préexistant ou de réaliser une simple catarse, mais de soutenir une création. Dans L’éthique de la psychanalyse (1960), Lacan dira que toute vérité a une structure de fiction…

Cette journée d’étude constitue l’occasion idéale pour les jeunes chercheurs en sciences du langage, littérature, psychanalyse et psychologie de présenter, sous forme d’exposé oral, leurs travaux de recherche en cours dans un cadre bienveillant et interdisciplinaire, en présence des conférenciers invités.

Date

26 - 27 Juin 2025

Lieu

Campus Condorcet

Organisateur

Lab. Pléiade
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